Après Pimkie, Kookaï et GAP, une autre grande marque est sur le point de fermer

Après Pimkie, Kookaï et GAP, une autre grande marque est sur le point de fermer

Après les secteurs de la mode prêt-à-porter et des chaussures, c’est autour du marché des sous-vêtements de subir également les contrecoups de la crise. Selon les données révélées par Kantar, le chiffre d’affaires du secteur s’élève à 2,12 milliards d’euros sur les 9 premiers mois de l’année 2023, enregistrant une baisse de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Une diminution qui explique en grande partie les difficultés actuelles rencontrées par Maison Lejaby, la marque de lingerie, qui a été placée en redressement judiciaire le 2 janvier 2024 par le tribunal de commerce de Lyon.

Les origines de la marque de lingerie

Maison Lejaby a connu plusieurs périodes tumultueuses tout au long de son histoire. Bien que celle-ci remonte à plus de 100 ans. En 1884, Louis Neyron et le docteur Rasurel se lancent dans l’aventure en créant une marque de sous-vêtements pour hommes et femmes, fabriqués dans des usines lyonnaises. Des décennies plus tard, une femme nommée Gabrielle commence à concevoir de la lingerie. Celles-ci sont ensuite produites à grande échelle par son beau-frère Marcel Blanchard. Il n’a pas alors fallu longtemps pour que ces sous-vêtements deviennent rapidement célèbres dans la région et sont surnommés « les soutiens-gorge de La Gaby ». Ainsi naît Lejaby, qui prospère jusqu’en 1966, année où l’entreprise acquiert Rasurel, spécialisée dans les maillots de bain.

Fermeture de l’usine

Le succès de Lejaby a marqué l’industrie de la lingerie française. C’est donc naturellement que le fabricant a recruté plus de 1000 salariés. Suscitant ainsi la convoitise de l’Américain Warnaco. Mais c’est plutôt au groupe autrichien Palmers que l’entreprise a été cédée. Ce qui a marqué le début des ennuis pour la marque. En effet, le 1ᵉʳ avril 2010, les médias annoncent une nouvelle troublante. Les trois quarts des usines de production françaises de Lejaby vont fermer, entraînant le licenciement d’environ un tiers des employés. Face à cette situation, les ouvrières décident de prendre les choses en main. Ils occupent alors les usines de la marque pour attirer l’attention sur les délocalisations. Mais un an plus tard, le cauchemar continu et l’entreprise est contrainte de se placer en redressement judiciaire. C’est donc naturellement que l’entreprise a été revendue en 2019 à deux hommes d’affaires. Stéphane Collaert et Thierry Le Guénic.

“Préservé son activité future”

Pour Maison Lejaby, l’espoir est encore de mise. “Afin de préserver son activité future, face à une dette d’exploitation principalement générée lors de la période Covid, Maison Lejaby a demandé au tribunal de commerce sa mise en redressement judiciaire”, a confié Thierry Le Guénic à ses employés. L’objectif ? “Donner l’opportunité à Maison Lejaby et ses collaborateurs d’accélérer les transformations engagées vers une montée en gamme. Une plus grande présence à l’international et sur le digital”, a-t-il révélé. Les prochaines semaines vont donc être décisives pour l’entreprise. Surtout que l’entreprise est en période d’observation de six mois. Une situation décidée par le tribunal de commerce de Lyon.