Prison de Fresnes : pourquoi un « Koh-Lanta » organisé y fait polémique ?

Prison de Fresnes : pourquoi un « Koh-Lanta » organisé y fait polémique ?

Si vous connaissez sans aucun doute Koh-Lanta, KohLantless ne vous dit peut-être pas grand-chose. Les détenus de Fresnes, eux, semblent plutôt au fait de cette nouvelle activité, au cœur de l’actualité depuis peu. Il s’agit en fait d’une course de karts qui se déroule dans l’enceinte de la prison du Val-de-Marne, en Île-de-France. Des détenus affrontent donc des surveillants pénitenciers dans une série d’épreuves (karting, tir à la corde, etc.), sous la houlette de Djibril Dramé, habitué des événements de la ville de Fresnes et accessoirement participant à Ninja Warrior 6 sur TF1. Cela étant, des informations concernant les participants ont valu à ce rassemblement décrié par Dupond-Moretti, ministre de la Justice, de passer à la trappe. Retour sur cette polémique qui affole la Toile…

KohLantless : le Koh-Lanta de la prison de Fresnes supprimé « par respect pour les victimes »

Ainsi, le « Koh-Lanta » de la prison de Fresnes a des raisons de faire parler de lui. Pour cause, l’Opinion nous rappelle que la règle qui veut que les participants n’aient que de courtes peines est rendue caduque. Ce, par la simple présence parmi les compétiteurs de personnes condamnées pour viol et meurtre. Par respect pour les victimes, l’organisme en question a donc décidé de supprimer la vidéo de l’événement. Ce, sans délai. Quant à la promesse de dons, celle-ci sera par conséquent reversée à une association d’aide aux victimes. « La confiance que nous avons accordée au centre pénitentiaire de Fresnes ainsi qu’au ministère de la Justice a été rompue« , apprend-on dans un communiqué.

Néanmoins, ce rassemblement partait pourtant d’un bon sentiment et n’avait pas pour but de « choquer », assure le collectif. Enzo Angelo Santo, producteur de KohLantless a de son côté évoqué à CNews une volonté de « montrer, pendant un instant, un moment d’humanité entre détenus, surveillants et jeunes du quartier ». Un moment d’humanité qui sera bien vite balayé par le casier judiciaire de trouble-fêtes et criminels notoires. « On ne devrait pas réduire notre démarche à du karting », a-t-il aussi ajouté. L’ensemble des détenus étaient des gens aptes à se réinsérer », désireux de poursuivre leur « parcours scolaire ». Il rappelle aussi que la plupart des détenus, même pour de courtes peines, « sont réduites à manger, dormir, manger, dormir avec éventuellement une heure de sport, [et] seront en marge de la société en sortant », a-t-il ajouté.